« Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. » – Camus

Quoi ?

Dans un monde absurde, où rien n’est utile et rien n’a de sens, on ne peut que s’interroger sur l’intérêt de rester en vie. Il appartient alors à la philosophie de nous aider à trouver des raisons de poursuivre nos existences.

 Albert Camus poursuit : « Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. » C’est précisément l’ambition qu’il s’est donné dans Le mythe de Sisyphe (1942) dont cette citation est extraite, en cherchant un sens au milieu de l’absurdité de nos existences.

Dans la mythologie grecque, Sisyphe est un héros qui a été condamné à pousser une pierre jusqu’au sommet d’une montagne, d’où celle-ci finit toujours par retomber, l’obligeant ainsi chaque jour à répéter cette tâche laborieuse.

Pourquoi ?

Puisque Dieu est mort et que nous sommes dépourvus de toute explication sur pourquoi nous existons, nous n’avons rien à quoi nous raccrocher pour donner du sens à nos vies. Le caractère machinal et le côté métro-boulot-dodo de nos vies quotidiennes renforce ce sentiment : cela ne semble rimer à rien.

Ce n’est pas le monde qui est absurde, mais le sentiment de décalage et d’étrangeté que nous pouvons ressentir à son égard. C’est parce que nous avons besoin de clarté pour guider nos vies que cette absence d’explication est déstabilisante.

Ce sentiment d’autant plus important en période de guerre, telle que celle qui a inspiré à Camus ces écrits. Le “à quoi bon vivre?” prend alors une toute autre force, dans un contexte de révolte et de résistance où l’on risque sa vie. 

Qui ?

Celles et ceux qui ont perdu tout espoir et qui estiment qu’il n’y a aucune valeur derrière l’existence.

Celles et ceux qui se sentent investi.e.s d’une mission transcendante sur cette terre et qui sont aveuglé.e.s par leurs idéaux.

Comment ?

Embrassez l’absurde !

– Ne prenez pas autant les choses au sérieux : le détachement permet de prendre la vie avec plus de légèreté et de liberté, et vous verrez que toute situation possède une part d’absurde.

– Faites fonctionner vos méninges : puisque la vie n’a aucun sens, c’est à vous de vous en donner un !

– Révoltez-vous : l’absurdité du monde n’est pas une résignation léthargique, elle doit au contraire nous dynamiser et nous faire prendre conscience de l’importance de nos actes, si absurdes soient-ils.

« Il faut imaginer Sisyphe heureux » : c’est ainsi que conclut Camus afin de nous inciter à accepter l’absurde et continuer de vivre. Si son châtiment peut paraître des plus déprimants, Sisyphe peut avoir parfaitement accepté cet état des choses, se libérant ainsi de toute frustration.

Ce qui donne…

La vie n’a aucun sens, et c’est bien pour cela qu’elle vaut la peine d’être vécue !

 

Une citation décryptée par Marianne Mercier Toutes ses publications

 

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