L’homme est né libre et partout il est dans les fers – Jean-Jacques Rousseau

Quoi ?

Cette première phrase du Contrat Social veut montrer que les différentes formes de gouvernement aliènent l’Homme, dont l’essence est pourtant d’être libre. Bien sûr, le philosophe par cette formule, n’envisage pas seulement les cas concrets d’emprisonnement injustifiés, tel que l’Ancien régime pouvait les connaître, mais de manière plus symbolique, l’impossibilité d’exercer sa liberté sans se heurter aux intérêts des pouvoirs en place. Les fers, ce sont toutes les forces de l’oppression sociale.

A l’encontre de Hobbes et d’une certaine anthropologie contemporaine pour qui l’Homme serait avant tout un être de violence, dont il faudrait canaliser les excès, Rousseau s’inscrit ici résolument dans une approche philanthropique (au sens premier).

Pourquoi ?

Le Contrat Social défend une vision politique qui repose sur le principe de la souveraineté du peuple et l’idée que la volonté générale doit être la source de toute autorité légitime. C’est cette volonté générale, représentante de l’intérêt commun de la société, qui seule peut donner légitimité à un gouvernement.

Rousseau veut affirmer une vision de philosophie politique émancipatrice, dans une société d’Ancien Régime qui assigne chacun à une place. Il veut le faire par la force d’un raisonnement philosophique, et a besoin (on peut le penser) d’une phrase marquante pour ouvrir son propos. Nous sommes en 1762, et bientôt, la révolution grondera…

Qui ?

A tout citoyen encore aujourd’hui qui s’imagine que les structures du pouvoir politique sont naturelles et ne peuvent être changées.

Par extension, à toute personne qui veut réfléchir aux formes d’un gouvernement meilleur.

Comment ?

– En cherchant à identifier les formes explicites et implicites du pouvoir politique, en le démasquant sous toutes ses formes.

– En faisant en sorte que chacun s’empare de son droit inaliénable à la liberté, et en le revendiquant.

Ce qui donne…

Libérez-vous de vos fers !

 

Une citation décryptée par Hadrien Simon Toutes ses publications

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