peinture nihonga de Hiramatsu Reiji

« Là où il y a de la lumière, il y a nécessairement de l’ombre, là où il y a de l’ombre, il y a nécessairement de la lumière. » – Haruki Murakami

Quoi ?

Cette citation tirée du roman 1Q84 (2009), expose la coexistence simultanée de l’ombre et la lumière.  A certains moments de nos vies, lorsque l’ambivalence n’est pas évidente,  nous avons tendance à percevoir une situation obscure comme étant “uniquement” obscure, tandis qu’avec un nouveau regard, celle-ci pourrait rassembler en puissance les conditions potentielles d’une opportunité resplendissante.

Le  phénomène du crépuscule restitue la dynamique entre “le jour” (lumière) et “la nuit” (obscurité) ; et l’aube celle de la “nuit” vers le “jour”. De la lumière vers l’obscurité, de l’obscurité vers la lumière. L’une ne peut pas exister sans l’autre.

Pourquoi ?

Des principes, des énergies opposées régissent nos vies, et nous pouvons en faire non pas des antagonismes, mais des synthèses. Il est en effet possible, en transposant cette dialectique féconde entre “la lumière” et “l’ombre” à certains aspects de nos vies, d’approfondir notre rapport au monde et d’éclairer nos manières d’agir et de réagir.

Qui ?

– Les personnes qui ont tendance à voir les situations “soit tout blanc, soit tout noir” et à qui cela joue des tours
– Les personnes qui ont des idées très radicales et arrêtées sur leurs habitudes et leurs valeurs et qui souhaitent prendre du recul
– Les personnes qui souhaitent conscientiser certains biais culturels et cognitifs
– Les personnes qui n’arrivent pas à réconcilier certaines contradictions de leur vie
– Les personnes intéressées par la politique, les sciences, la philosophie, et qui souhaitent élargir leurs perspectives

Comment ?

En éduquant notre regard à percevoir les ambivalences, la complexité, la multidimensionnalité, l’évolutivité de toute chose, nous avons l’opportunité de :
Repenser les rapports entre cultures (Orient et Occident, Nord et Sud, …) : nos biais ethnocentriques, consistant à ramener les usages, philosophies et les spiritualités d’autres cultures à sa propre vision du monde, influencent plus ou moins consciemment nos pensées, nos décisions et nos actions
Repenser les rapports femmes / hommes et au genre : dans toute relation personnelle, professionnelle, nos conceptions de ce qui est masculin et de ce qui est féminin peuvent être limitantes
Repenser les rapports humain / machine : dans nos vies immergées dans la technologie, nous avons tendance à privilégier l’utile”, le “rapide”, l’“efficace” sur ce qui est plus “lent”, voire « contre-productif » en termes de temps et de résultats
Repenser les interactions entre les objectifs économiques et les objectifs humains : en entreprise et dans la société, la valorisation d’un certain type de performance peut éclipser certaines réalités biologiques, psychologiques, sociales et certaines considérations éthiques
Redéfinir la relation entre le court terme et le long terme dans notre société fondée sur le consumérisme : nos choix quotidiens, individuels et collectifs, ont des impacts, à une ou plusieurs générations, sur la biosphère

Ce qui donne…

Face à ce qui nous paraît différent, bizarre, incompatible, impensable, absurde, voire révoltant, nous pouvons oser remettre en question notre vision du monde, et créer de nouveaux possibles.

 

En illustration de cet article, une peinture nihonga par Hiramatsu Reiji “Giverny, l’étang de Monet ; bruit du vent (détail)”.

 

Une citation décryptée par Valentin Delagrange Toutes ses publications

3 commentaires pour “« Là où il y a de la lumière, il y a nécessairement de l’ombre, là où il y a de l’ombre, il y a nécessairement de la lumière. » – Haruki Murakami

  1. Bonjour
    J’ai une question concernant votre visuel car je ne connaissais pas croire peintre et grâce à vous je le découvre! Merci beaucoup! !
    Par ailleurs, j’ai moi même un site et j’aimerais savoir s’il est possible d’afficher une de ses peintures en le citant? Est ce que ces visuels sont libres de droit?
    Merci par avance pour votre retour,
    Bien à vous,
    Olivia Ithurbide

    1. Bonjour Olivia! Merci pour votre commentaire qui dénote votre regard attentif; le nom de l’artiste, Hiramatsu Reiji, est cité en pied de page.

      Bien à vous,
      l’équipe de La Pause Philo

  2. De prime abord, la citation évoque l’image du yin et du yang ☯ , de la sagesse taoïste et de la philosophie de l’esthétique japonais: l’ombre est soit mourante soit naissante dans la lumière—et vice versa. “Là où il y a de la lumière, il y a nécessairement de l’ombre.” En rapport également la phrase de Jun’ichirô Tanizaki dans Éloge de l’ombre, “sans ombre(s) il n’y aurait pas de lumière”.
    On se demande alors si l’idée d’un mélange des deux polarités implique une préservation de la dualité et de cette opposition manichéenne de l’ombre et de la lumière.
    Merci pour l’article <3

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