« Il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain. » Bergson

Quoi ?

Selon Bergson, ce ne sont pas les objets en soi qui nous font rire mais les attitudes humaines auxquels ils renvoient.

Les vidéos de chatons qui font fureur sur internet nous font rire parce qu’on surprend chez eux une attitude ou une expression humaine !

Qui ?

Tous les rieurs, à l’humour bienveillant comme à l’humour noir !

Bergson pense que le rire demande une « anesthésie momentanée du coeur » : l’émotion serait le plus grand ennemi du rire, qui s’adresserait à l’intelligence pure.

Si l’émotion vous submergeait, vous ne trouveriez plus aussi amusante la scène d’une personne chutant devant vous !

Pourquoi ?

Bergson ne recherche pas les causes du comique mais sa signification. Que signifie le rire ? Quel est le caractère commun de tous les objets dont on rit ?

Il n’y a de rire qu’au sein d’un groupe pour Bergson car le risible suppose une certaine entente voire une complicité avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires. D’où sa qualité sonore ! 

Comment ?

Selon Bergson, le rire surgit de l’observation d’un comportement maladroit, distrait. Cela s’oppose à l’attention et à la souplesse qu’exige la vie au niveau individuel, face aux circonstances changeantes, et aux normes qu’exige la société au niveau collectif.

Le rire proviendrait de « quelque chose de mécanique dans quelque chose de vivant » : la chute d’une personne serait provoquée par une forme de raideur des muscles, poursuivant leur mouvement initial alors même que les circonstances ont changé. C’est la perception de ce décalage qui déclencherait le rire !

Le comique viendrait en partie des préjugés de la société : le rire est cette forme de « geste social » pointant une inadaptation aux moeurs et à la vie.

Ce qui donne…

Le rire aurait donc une fonction sociale, celle de punir virtuellement une personne inadaptée !

 

Une citation décryptée par Flore Ville-Gilon Toutes ses publications

6 commentaires pour “« Il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain. » Bergson

  1. Merci de ces rappels ! Humain, indifférent, social, l’étude du procédé comique de Bergson révèle en quoi le rire est également puissance fécondante. Les quelques fils des marionnettes nous permettent de jouer dans l’intimité du rire, trébuchant sur la réalité. Mais il y aurait selon Bergson, quelque chose d’esthétique, entre tension et élasticité d’un comique qui « se balance entre la vie et l’art »
    Serait ainsi comique « tout incident qui appelle notre attention sur le physique d’une personne alors que la morale est en cause (…) toutes les fois qu’une personne nous donne l’impression d’une chose ». Nos organisations, seraient des lieux comiques, où la confusion entre une personne et sa fonction est courante, l’automatisation accentuant parfois le procédé. Les liens avec l’art font enfin écho pour faire tomber les artifices et redonner souplesse au sérieux de l’existence. L’humour, le rire, sont d’excellents moteurs de cohésion sociale, s’ils s’installent dans les interactions de groupes, il est souvent délicat pour l’animateur de préserver les individus qui peuvent souffrir de décalage et se sentir objet de méprises ou moqueries. La prise de recul requise et la compréhension d’un phénomène aussi spontané a encore beaucoup à nous apprendre.

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