Quoi ?
Cette métaphore est issue de la Préface des Principes de la philosophie du droit d’Hegel. Elle signifie que la philosophie est toujours en décalage avec l’histoire qui est en train de s’écrire.
Minerve est, dans la mythologie romaine, la déesse de la sagesse dont le symbole est la chouette. Par la suite cette chouette est également devenue le symbole de la philosophie.
Le crépuscule marque à la fois le moment où les affaires et le monde de l’action s’arrêtent, mais aussi l’instant où l’esprit prend conscience de ses propres limites.
Surprenant mais bien vrai : pour cet intellectuel la sagesse vient après l’action.
Pourquoi ?
Tout simplement, parce qu’en tant que réflexion sur les faits et leur signification, la philosophie n’apparait qu’une fois qu’ils se sont déroulés. Elle ne peut saisir le présent et n’a de prise que sur l’accompli.
Hegel dira même que la « philosophie vient trop tard ». Pour lui, la philosophie n’a pas d’utilité (au sens utilitaire du terme).
Concrètement, ni les politiques, ni les scientifiques n’ont besoin des conseils d’experts en éthique ou en épistémologie pour exercer leur activité…
Toutefois, ce décalage n’est pas pour Hegel synonyme de retard : il est une prise de recul nécessaire et caractéristique de la réflexion philosophique.
Qui ?
Les donneurs de leçons et les prophètes qui se revendiquent de la philosophie ! Pour Hegel, la philosophie ne doit avoir ni « la prétention d’enseigner comment doit être le monde », ni celle de l’anticiper. Elle est pour lui récapitulative, et a pour fonction d’aider à comprendre la vie de l’esprit pour éclairer les événements passés ou accompagner ceux en train de se produire.
Comment ?
Acceptez le retard nécessaire de la pensée sur l’action : penser en philosophe demande du temps !
A l’heure actuelle, la philosophie peut être vue comme une invitation à ralentir et à prendre du recul sur les informations dont nous sommes submergés.
Dans cette perspective, que penser des tweets ou autres réactions à chaud de philosophes ?
Ce qui donne…
La philosophie ne remplit pas une fonction utilitaire car elle s’exerce en marge de l’action…. et c’est ce qui fait sa force.
Une citation décryptée par Ludovic Balent Toutes ses publications
Illustration par Emmanuel Constant pour La Pause Philo
Très belle métaphore pour exprimer l’empreinte de la sagesse sur la philosophie!
C’est donc la raison pour laquelle tous les intellectuels (y compris ceux qui se disent philosophes comme Onfray) qui font en permanence des commentaires sur l’actualité politique et économique dans les médias de masse ne sont pas des philosophes…
RÉPONSE À UN CONTEMPTEUR DE MICHEL ONFRAY
Vous avez je le crois cher ami, besoin de beaucoup, beaucoup, beaucoup d’années d’expérience de la vraie vie pour vous éviter d’avoir le réflexe asinien du vulgum pecus !..
En effet, et bien que je sois d’avis que – M.Onfray devrait s’exprimer moins souvent, et être plus sélectif quant aux lieux où il choisit de se commettre ainsi qu’à la qualité de ses contendants … mais tout de même, de là à dire qu’il n’est pas un philosophe … j’avoue en rester coi !..
Expliquez-nous donc un peu les raisons qui – d’après vous – priveraient un « philosophe » de répondre à de multiples questions, autres que philosophiques ?
Est-il utile de vous rappeler que dans la Grèce antique, la philosophie se faisait sur l’agora, au milieu d’un ambigu de gens, tous pouvant prendre part aux discussions qui touchaient tous les problèmes de la « Cité », la politique et la philosophie étant intrinsèquement liées à la cité et donc à la vie humaine.
Les Onfray … Finkelkraut … BHL … Einthoven et mille autres ne devraient-ils – d’après vous – parler QUE de pure philosophie ?.. Pour des raisons personnelles, BHL ainsi qu’Einthoven me font l’effet d’un puissant émétique et je les abhorre, mais force est d’admettre volens nolens qu’ils sont tous assis sur une formation philosophique des plus sérieuses.
Partant, une formation polymathique n’a – à mon sens – nulle raison de les empêcher de s’exprimer « sur tout type de sujet », surtout que de surcroît il s’agit là d’hommes mûrs de 65 ou 70 ans voire plus, et qui, de facto, font en s’exprimant, l’adjonction de leur expérience humaine propre, à leur bagage philosophique commun ?
Mais après tout, peut-être préférez-vous la pléthore d’émissions TV qui assotissent le bon peuple afin de le maintenir dans sa condition d’ilote, et dans lesquelles on invite les apédeutes et les pires faquins pour s’exprimer dans de soi-disant disputations qui n’en sont plus depuis une éternité me semble t-il ?
Vous voudriez que l’on invite les philosophes pour commenter exclusivement « L’allégorie de la caverne » … « La chouette de Minerve » ou « Le paradoxe du menteur » … et en dehors de cela, qu’on laisse tous ces gens à la maison tout en boostant les heures d’antenne du muscadino- histrionique Hanouna ?..
J’avoue avoir beaucoup de difficultés à comprendre le genre d’analyse qui est la vôtre dans le cas qui nous concerne ?..
Sans doute un léger problème de génération ?..
Bonjour Ourobouros
Très fine analyse. Bravo !
Vous les considérez un oeu trop ce ne sontbsue des agents américains fachistes qui n’apportent que problèmes et désordre à l’humain
Excellentissime !
Jean d’Allemans de Montguyon
Écoutez Onfray… écoutez le dans ses dernières interviews ou débats
Le philosophe n’a pas vocation à être un politique, car il est le maître de la réflexion. Ce qui suppose qu’il s’attache à décrypter les événements et les sentiments, non à définir une stratégie pour agir. Au mieux il saura prévoir les risques. Le politique devra les anticiper.
Pour le scientifique, la philosophie ne peut que brider la recherche. Au philosophe il reviendra le devoir d’édicter les limites des découvertes.
Tellement vrai. réécoutons le discours d’E.Macron à Athène devant l’Acropole à la tombée de la nuit faisant référence la chouette de Minerve .
siecle ecrivit que « Ce n’est qu’au debut du crepuscule que la chouette de Minerve prend son envol » signifiant que la philosophie ne comprend un processus historique qu’au moment ou il est acheve