Longtemps considéré comme un accident, une cage, ou encore une donnée strictement biologique, le corps fait l’objet d’une exploration philosophique plus approfondie depuis la philosophie moderne au moins. C’est son ancrage dans les lois de la nature qui a été amplement mis en question. Aujourd’hui, l’on sait que le corps est aussi le fruit de constructions : psychologiques, morales, politiques, technologiques…
Certaines pratiques esthétiques récentes comme celles appelées “BodMod” vont définitivement questionner le rapport au corps et par-là son véritable sens au sein de l’existence individuelle. Les personnes qui modifient leur corps le considèrent en effet d’abord comme un moyen d’expression qu’il serait juste de transformer à son propre gré… Que veulent-ils dire à travers les implants et les modifications ? Qu’en disent les médecins qui exercent ces opérations chirurgicales ?
Les transformations corporelles : la beauté autrement
Sur un autre terrain, celui du handisport, les athlètes porteurs de handicap confirment que le statut du corps s’apparente en effet à celui d’une source d’un épanouissement et d’une affirmation de soi dépassant la sphère du physique. Les actions promues par des personnalités comme Ryadh Sallem ouvrent un nouvel horizon dans lequel la performance sportive et la réussite personnelle sont mêlées et prennent une signification tout à fait existentielle.
« La réussite c’est rencontrer ce qu’on est profondément et devenir ce que l’on souhaite. » – Ryadh Sallem
Cible et conteneur d’efforts physiques, l’on redécouvre le corps comme étant en même temps, et de plus en plus, le temple de l’élan de la volonté et de la vitalité de la raison intellectuelle. Et c’est justement cette dernière que l’on trouverait également dans le corps robotique. D’après l’artiste-chercheur Emmanuelle Grangier, c’est l’intelligence des corps qui donnerait l’accès à une expérience nouvelle centrée sur les correspondances existantes entre les corps des hommes et ceux des robots, qu’elle fait danser ensemble depuis des années….
« Les robots sont, pour moi, des « outils de penser » ! » – Emmanuelle Grangier
Qu’il appartienne à un animal, à un homme ou même à une machine, le corps ne peut donc pas se passer du mouvement. Ce dernier est en réalité la conditio sine qua non de sa véritable présence au monde : nous sommes un corps qui, par sa capacité de se mouvoir, nous déplace, nous émeut et nous rattache à l’environnement. La pensée passe aussi par l’expression corporelle, qui vaut à son tour comme une incarnation de nos pensées. A ce point là, Nietzsche dirait qu’il faut se lever de sa chaise…
Tout a fait d’accord avec Nietzsche mais quant aux philosophes Allemands Kant marchait aussi tous les jours sauf le 1er jour de la Révolution Francaise!
Mireille