« Il te faut encore devenir enfant et sans honte ! » – Nietzsche

Quoi ?

Il ne suffit pas de se libérer des carcans sociaux ou moraux : il faut oser retrouver une innocence créative, affranchie de tout conditionnement. Pour Nietzsche, ici, l’enfant n’est pas l’état initial de l’être humain ; il est son accomplissement supérieur — la troisième métamorphose de l’esprit après le chameau et le lion. L’enfant, c’est celui qui dit « oui » à la vie, qui invente, qui joue, qui crée des valeurs ! C’est celui qui est dans l’auto-approbation tandis que les autres attendent l’accord d’autrui pour agir.

Pourquoi ?

Pour créer librement, il faut cesser d’avoir honte d’être ce que l’on est. C’est donc une provocation de Nietzsche qui invite à se défaire de toutes les castrations symboliques que nous appelons « maturité ».

Nietzsche formule cette injonction dans le cadre de son projet de renversement des valeurs. Le chameau porte les poids du devoir, le lion les rejette en rugissant « je veux » contre le dragon du « tu dois » — mais ce n’est pas encore suffisant. Il faut aller plus loin : il faut devenir enfant. Car seule l’enfance retrouvée, mais non-naïve, peut créer du nouveau. Et la honte ? Elle est le reste du regard des autres en soi — une prison cupide et stupide.

Qui ?

Cette citation s’adresse à : toi, qui te retiens de danser alors que tu en as envie, qui n’oses pas changer de métier par peur du regard familial, toi, qui écris des textes en cachette car tu as trop honte d’assumer ton authenticité ! Et toi aussi, toi qui penses autrement mais qui ravales ton idée par peur de déranger le confort bordé de ressentiment d’autrui !

Elle s’adresse à tous ceux qui sentent en eux une force vive étouffée par la bienséance, la pudeur sociale ou le crétinisme ambiant. Tous ceux qui sentent qu’ils ne jouent plus — et que la vie a perdu sa saveur parce qu’ils ont perdu le droit d’être fous, créateurs, enfants.

Comment ?

Commence par désobéir à la voix en toi qui dit « tu es ridicule » :

  • Essaie une journée sans honte : ris fort parce que t’as envie, pose une question idiote parce qu’elle te démange, change d’itinéraire parce que ce chemin est certes plus rapide mais il t’ennuies, etc.
  • Peins sans savoir dessiner.
  • Mets des chaussettes dépareillées parce qu’on s’en fiche royalement.

Et tout cela, ce ne sont pas des fantaisies gratuites : ce sont des actes de reconquête ! Prends au « sérieux » ton jeu intérieur, et ton « je » intérieur te remerciera pour ce jeu. Deviens ce fou raisonnable qui ose encore croire que la vie n’est pas qu’un devoir, mais un terrain d’expérimentation !

Ce qui donne…

Tant que la honte te tient, tu marches à côté de ta vie comme un chien en laisse. Tire, très fort, jusqu’à l’arracher !

 

Une citation décryptée par Dan Duchateau Toutes ses publications

 

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