Photos de jardins tirées du site http://www.permaterre.com/
LA PERMACULTURE, KEZAKO ?
La permaculture (comme « culture permanente ») est une technique d’agriculture abordant les végétaux à partir de l’écosystème dans lequel ils s’inscrivent, en combinant différentes plantes aux propriétés complémentaires ou qui s’entendent bien entre elles.
L’objectif de la permaculture est de mettre en place des systèmes conciliants, capables de tenir sur le long terme, en laissant les végétaux se développer à leur propre rythme.
Ce procédé permet de consacrer moins de temps à entretenir ses cultures, en comparaison d’un potager classique. On cesse de vouloir tout contrôler et on ne cherche pas à tout planter en lignes bien droites : bref, on laisse les salades vivre leur vie tranquille. Peut-être même que vous le faites déjà dans votre jardin sans le savoir !
La permaculture s’inscrit dans une démarche plus globale de développement durable, et beaucoup de ceux qui s’y adonnent peuvent également y intégrer un système d’épuration des eaux usées, ou bien des composts afin de recycler les déchets organiques. Rajoutez une poule ou deux et vous frôlerez la perfection.
Concrètement, ces principes peuvent être aisément mis en place à l’échelle d’un jardin (une petite surface étant toujours plus simple à gérer), même si beaucoup de fermes fonctionnant de cette manière se développent, et que des éco-quartiers commencent également à émerger.
RESPECTER LA NATURE TOUT EN LA DOMESTIQUANT ?
Dans le cadre de l’agriculture intensive, la nature est perçue comme une menace, soumise à des perturbations qu’il s’agit de contrer et contrôler. A grande échelle, les monocultures ont été adoptées : on y trouve une seule plante sur plusieurs hectares, tandis que les autres sont évincées à grands renforts d’herbicide.
Avec la permaculture, on contre cette logique productiviste et on se rapproche de l’écologie radicale. Dans ce cadre, l’agriculture biologique n’est pas forcément envisagée comme une alternative intéressante à l’agriculture classique, si elle ne prend pas en compte les écosystèmes. L’agriculture intensive n’est quant à elle pas permise avec la permaculture.
Il s’agit de partir du contexte et de replacer chaque parcelle dans le paysage qui l’englobe, en cherchant des auxiliaires pour chaque plante, ce qui sert de substitution aux engrais chimiques. Diversifier les cultures permet aussi d’enrichir le sol, limiter son érosion et la perte de nutriments. Au passage, on met en valeur sa région et son climat, le plus facile restant de chercher parmi les plantes locales ce qui fonctionne bien.
Les œillets d’Inde protègent les tomates des pucerons, c’est plutôt sympa de leur part
Cette vision s’inscrit dans une « théorie des systèmes », une perspective particulièrement à la mode dans les années 70 pour défendre la sauvegarde de l’environnement. On envisage ici un système comme un espace composé d’éléments en interaction les uns avec les autres, clos, et ayant une certaine autonomie. Cette autonomie reste relative car des éléments extérieurs peuvent intervenir, et c’est d’ailleurs plutôt perçu comme une perturbation : le but est de garantir un état d’équilibre, l’homéostasie. L’humain y constitue un facteur de perturbation majeur : plus on limite l’intervention humaine, et mieux c’est pour la nature.
Toute cette histoire soulève quand même quelques questionnements : on essaye de laisser la nature reprendre le dessus, tout en la contrôlant quand même… Puisque nous sommes bien obligés d’intervenir dans notre propre jardin, la permaculture permet finalement d’optimiser suffisamment les cultures pour y toucher le moins possible.
CONSOMMER AUTREMENT
En pratiquant la permaculture, il s’agit bien souvent de viser l’autonomie en refusant d’aller acheter ses fruits et légumes au supermarché du coin : vivre au rythme des saisons, arrêter de vouloir à tout prix manger des tomates en hiver et réduire nos consommations d’aliments inutiles et industriels. On ralenti un peu et on prend le temps de raisonner nos achats. C’est finalement une critique de l’éthique capitaliste dans son ensemble.
Pour l’instant, il n’y a pas de mouvement étatique en faveur d’une telle façon d’envisager l’agriculture, cette démarche est essentiellement portée par des consommateurs et des petits paysans : un gros chantier en perspective à l’heure où se tient la COP21, conférence qui n’a jamais autant porté d’enjeux depuis sa création…
Bonjour,
Il faudrait englober, en plus du soucis de ne plus consommer industriel et des produits pollués aux insecticides etc…, le fait de ne consommer plus que des végétaux et cesser la consommation de viande qui est aujourd’hui le plus gros facteur de pollution de l’air, des eaux, de nos corps et qui pousse l’industrie à ce type de culture dit « monoculture » car la plupart des champs sont à destination des elevages bovins ou porcins industriels justement.Le fait de cesser de manger la viande (ou plutôt l’animal) et le point central du début du commencement d’une prise de conscience qui influera sans nul doute sur la façon de produire et cultiver les aliments.
Pour ma part, j’ai du mal à concevoir un écosystème, qu’il soit agricole ou non, sans animaux. J’ai aussi du mal à concevoir que les animaux destinés à la consommation humaine ou autre, soient forcément maltraités par ceux qui en ont la charge. j’imagine tout à fait des cochons appréciant de vivre en forêt et se nourrissant de glands et d’une manière générale ce qu’ils trouvent en grattant le sol, ce qui aère la terre naturellement, mélangent les matières nutritives à la terre, enrichissant le sol avec leurs déjections, etc. De même pour des moutons ou des vaches dans un verger. Des poules se nourrissant de graines et de vermisseaux, etc. Aussi, si je conçois parfaitement qu’on puisse ne pas manger de produits carnés par goût, ou par dégout, considérer que la cause animale nécessite de ne pas manger de viande me semble totalement erroné. Sans même prendre en compte les carences, visibles ou invisibles que cela peut engendrer sur l’être humain. L’observation de la nature montre que les animaux carnivores ont dans leur très grande majorité des comportements beaucoup plus élaborés que les herbivores : il est beaucoup plus simple de brouter et de fuir, que d’élaborer des techniques d’encerclement ou autres pour pouvoir se nourrir, n’en serait-il pas de même pour les humains se passant de viande ? C’est une question, et à ma connaissance, aucune étude n’a pour l’instant porté sur ce point, mais ce serait loin d’être absurde. Pour finir, l’important n’est pas de savoir si les animaux vont être mangés après leur mort ou mis à l’équarrissage, mais si leur vie sera agréable. Or, on peut parfaitement faire en sorte que la vie des animaux soient tout aussi agréable que la notre, si ce n’est plus, et ce, d’autant plus s’il est non seulement possible de les valoriser grâce à l’entretien gratuit des parcelles agricoles qu’on leur confie, mais aussi de les valoriser en les mangeant après une vie bien remplie, et bien sûr, en récupérant leur laine, leur cuir, leurs plumes, leurs os, etc. J’ai donc beaucoup de mal avec les gens qui cherchent à convaincre les autres d’arrêter de manger de la viande en prenant prétexte que cela fait souffrir les animaux, ce qui n’est absolument pas lié, au contraire. Plus l’animal aura eu des conditions de vie agréable, mailleur sera son goût. Toute personne ayant manger du cochon se nourrissant par ses propres moyens en forêt constatera de lui même que le goût, et donc le prix de vente, n’a rien à voir avec les porcs élevés en batterie. A mon sens, vouloir que l’homme se nourrissent exclusivement de végétaux est une énorme erreur, et j’espère sincèrement que c’est une mode qui disparaîtra aussi rapidement qu’elle est apparue et surtout qu’elle ne se développera pas, et ce, en particulier pour mettre en place de la vraie permaculture qui permettra d’utiliser au mieux le bienfait de la synergie entre tous les animaux et de toutes les plantes pouvant être utile à l’humain.